Le site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric est un ensemble à la fois institutionnel et commercial. Il se dresse autour d'un espace public aménagé en 1909. Le site comporte des bâtiments religieux de tradition catholique, soit l'église Saint-Frédéric ainsi que son presbytère, et de tradition anglicane, soit l'église Saint-George, son presbytère, la salle communautaire ainsi que le cimetière. Le parc Saint-Frédéric, ses monuments et les édifices à vocation commerciale, dont le bâtiment de l'hôtel Manoir Drummond et deux anciennes succursales bancaires, complètent l'ensemble. Le site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric se situe à proximité de la rivière Saint-François, au centre-ville de Drummondville. Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments et aux terrains.
Informations historiques
Le site est localisé sur le lieu d'origine de la ville de Drummondville, fondée en 1815 par le lieutenant-colonel Frederick George Heriot (1786-1843) et un groupe de militaires. Après avoir été licenciés, ils sont envoyés par sir Gordon Drummond (1772-1854), administrateur du Bas-Canada, afin d'établir un poste militaire agricole près de la rivière Saint-François. Dès la fondation, la paroisse catholique Saint-Frédéric est créée alors que la paroisse anglicane Saint-George est constituée en 1822. L'actuelle église Saint-George est érigée en 1855-1856 afin de remplacer un premier lieu de culte. En 1861, le bureau d'enregistrement se joint au noyau institutionnel. Un incendie détruit partiellement l'église Saint-George en 1863. Elle est reconstruite à partir de murs subsistants. Au tournant du XXe siècle, le presbytère de Saint-Frédéric et un hôtel des postes sont construits. Le premier hôtel Manoir Drummond s'ajoute à l'ensemble en 1907. Deux ans plus tard, le parc est aménagé sur un terrain de la fabrique. Il devient un centre névralgique de la ville autant pour les activités organisées que pour celles de nature informelle.
À cette époque, Drummondville est modeste; elle compte 3 500 habitants et quelques manufactures. L'insuffisance de la force motrice constitue la principale raison freinant la prospérité et restreignant le développement de la ville. Ainsi, en 1913, la fondation de la Southern Canada Power agit comme catalyseur de l'établissement d'entreprises manufacturières. À partir de la Première Guerre mondiale, une période de croissance économique et industrielle s'amorce. Dès 1915, la Southern Canada Power permet de pourvoir en énergie les entreprises manufacturières, lesquelles sont de plus en plus nombreuses à venir s'y installer.
Ce contexte économique incite les banques et les commerces à s'établir à Drummondville, diversifiant ainsi les services. Dès 1916, la Banque Canadienne de Commerce ouvre une succursale à la demande de la Southern Canada Power, et déménage l'année suivante autour du parc Saint-Frédéric. En 1920, la Southern Canada Power aménage une salle de montre, le bureau des perceptions des comptes d'électricité et des bureaux pour la direction près de la banque. La même année, la Banque Provinciale fait construire un édifice à proximité. En 1921, la troisième église Saint-Frédéric est incendiée. Les murs et les fondations étant épargnés, la nouvelle église est édifiée à partir de ceux-ci de 1923 à 1928. L'amélioration de l'économie locale et la croissance démographique entraînent dans la même décennie l'établissement de petits commerces dont la Pharmacie Lafontaine et le Dentiste Lafontaine en 1923.
En 1927, l'hôtel Manoir Drummond est détruit par un incendie. Son propriétaire, la Southern Canada Power, le fait reconstruire. La compagnie désire un hôtel confortable pour accueillir les dirigeants d'entreprises qu'elle veut convaincre de s'établir à Drummondville. Mentionnons que la Banque Royale du Canada y occupe un local pendant environ 60 ans, de même que la Banque Canadienne Nationale. Au tournant des années 1960, le bureau d'enregistrement et l'hôtel des postes sont démolis. S'amorcent alors des changements dans le paysage du parc Saint-Frédéric. En 1987, l'hôtel Manoir Drummond devient un centre d'hébergement pour retraités. L'église Saint-George et son terrain sont cités en 1998.
Le site patrimonial comprenant l'église, le presbytère et le parc est constitué en 2002. Il est agrandi en 2005 pour y inclure l'église Saint-George et ses bâtiments associés, le cimetière ainsi que les bâtiments face à l'église Saint-Frédéric.
En 2006, le Musée populaire de la photographie ouvre ses portes dans le soubassement de l'église Saint-Frédéric. Ce partenariat cultuel-culturel permet de rentabiliser et de conserver les bâtiments des paroisses de la région de Drummondville.
Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.
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