La façade de l'église abbatiale où la verticalité domine, s'organise en trois parties : des contreforts contre-buttent les murs extérieurs des collatéraux ainsi que les angles de la tour.
Les deux tourelles d'escalier montent le long de ces derniers en mordant quelque peu sur les deux ailes. Le décor sculpté, dans un style flamboyant et exubérant, semble envahir la partie centrale, dépourvue de fenêtres, selon des procédés que l'on retrouve à Saint-Vulfran d'Abbeville et à la chapelle de Rue.
La densité des statues fait de la façade de Saint-Riquier un véritable théâtre à l'usage des fidèles où la volonté didactique de donner à voir et à comprendre s'efface parfois derrière la logique de la composition.
Ces sculptures de la façade ont été réalisées essentiellement sous Thibault de Bayencourt entre 1511 et 1536 lorsque l'ancienne façade fut remplacée par celle-ci.
La voussure du portail nord est ornée de six groupes difficiles à identifier avec précision en raison de l'état dégradé de la pierre, mais l'on remarque, sur le piédroit côté sud une statue , sans doute refaite à une date inconnue, d'un saint Gilles reconnaissable à sa robe d'ermite et à la biche qu'il caresse.
Il semble également que la statue aujourd'hui disparue qui ornait l'accolade représentait saint Eustache, dédiant ainsi cette partie de la façade à la chasse qui constitue encore aujourd'hui une activité importante du lieu.
Le portail central était à l'origine divisé par un trumeau que l'abbé d'Aligre fit supprimer. Chacun des piédroits, supportant les deux voussures à double ressauts, est orné d'une statue monumentale difficile à identifier. Dans les voussures, en douze groupes, est racontée la légende de saint Riquier.
En juin 1989, à la suite de fouilles effectuées sur le parvis de l'abbatiale, des ossements humains furent mis au jour. Ils furent identifiés comme étant ceux de Nithard, petit-fils de Charlemagne, abbé laïc de Saint-Riquier au IXe siècle.
Après des études scientifiques au laboratoire Pierre Süe du C.E.A. et du CNRS de Saclay, les restes de Nithard furent stockés dans les greniers de l'abbaye.
Redécouverts en 2011, ils ont été confiés au Centre archéologique départemental de Ribemont-sur-Ancre puis restitués à la commune de Saint-Riquier et exposés dans l'abbatiale le 9 mars 2012.
The facade of the abbey church, where verticality dominates, is organized in three parts: buttresses against the exterior walls of the collateral as well as the corners of the tower.
The two turrets of staircase ascend along the latter, biting slightly on the two wings. The sculpted decoration, in a flamboyant and exuberant style, seems to invade the central part, devoid of windows, according to procedures that are found in Saint-Vulfran d'Abbeville and the chapel of Rue.
The density of the statues makes the facade of Saint-Riquier a real theater for the use of the faithful, where the didactic will to give to see and to understand sometimes disappears behind the logic of composition.
These sculptures of the facade were realized essentially under Thibault de Bayencourt between 1511 and 1536 when the old facade was replaced by this one.
The arch of the north portal is adorned with six groups difficult to identify with precision because of the degraded state of the stone, but one notices on the southern side a statue, probably redone on an unknown date, A Saint Gilles recognizable by his hermit's robe and the doe he caresses.
It also seems that the statue that disappeared today, which adorned the accolade represented Saint Eustache, thus dedicating this part of the facade to the hunt which still constitutes an important activity of the place.
The central portal was originally divided by a pier which the Abbe d'Aligre had suppressed. Each of the pedestals, supporting the two double-vaulted arches, is adorned with a monumental statue difficult to identify. The legend of Saint Riquier is told in twelve groups.
In June 1989, following excavations in the forecourt of the abbey, human bones were uncovered. They were identified as those of Nithard, grandson of Charlemagne, lay abbot of Saint-Riquier in the ninth century.
After scientific studies at the Pierre Süe laboratory of C.E.A. And the CNRS of Saclay, the remains of Nithard were stored in the granaries of the abbey.
Rediscovered in 2011, they were entrusted to the Ribemont-sur-Ancre departmental archaeological center and then returned to the commune of Saint-Riquier and exhibited in the abbey church on 9 March 2012.
Sources : L’Abbatiale de Saint-Riquier