«L'Hôpital général de Québec est un important ensemble conventuel et hospitalier développé à partir du XVIIe siècle. À proximité de la rivière Saint-Charles, il est délimité sur deux côtés par un mur de clôture en pierre. Outre les bâtiments, il comprend plusieurs grands espaces paysagers, un jardin et trois cimetières. Le complexe architectural, de plan irrégulier, est formé de plusieurs ailes correspondant à l'ancien hôpital général et au monastère des Augustines. La disposition des bâtiments forme quatre cours intérieures, dont une est entièrement fermée. La façade principale de l'ensemble, qui comprend entre autres la chapelle Notre-Dame-des-Anges, fait face à l'ancien cimetière de la paroisse du même nom. Elle est formée d'ailes en pierre à trois étages et demi, qui sont coiffées de toits à deux versants droits et encadrées de murs coupe-feu. La désignation comprend également d'anciennes dépendances et englobe les intérieurs. L'ensemble conventuel, situé à la jonction des quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur, fait partie de la municipalité de Notre-Dame-des-Anges, formant une enclave dans l'arrondissement municipal de La Cité de la ville de Québec.
Informations historiques
L'Hôpital général de Québec s'est développé sur l'ancien domaine des Récollets. Arrivés en Nouvelle-France en 1615, ceux-ci établissent leur couvent en bordure de la rivière Saint-Charles cinq ans plus tard. Lors de la prise de Québec par les frères Kirke (1629), ils sont forcés de quitter la colonie. De retour en 1670, ils reprennent possession de leur domaine et font construire une église (1671-1673) et un nouveau monastère en pierre (1680-1684), désignés sous le nom de Notre-Dame-des-Anges.
En 1692, l'évêque Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727) acquiert le couvent des Récollets et y fonde un hôpital général. La direction de cet hospice, ouvert aux pauvres, aux malades, aux invalides ainsi qu'aux vieillards, est confiée en 1693 aux Augustines de la Miséricorde de Jésus, déjà en charge de l'Hôtel-Dieu de Québec. Elles créent dès lors une communauté cloîtrée autonome pour le gérer.
Au cours du premier quart du XVIIIe siècle, Mgr de Saint-Vallier fait construire de nouveaux bâtiments, d'après les plans de l'architecte Jean-Baptiste Maillou dit Desmoulins (1668-1753). Parmi ceux-ci figurent l'aile des appartements de Mgr de Saint-Vallier (1710-1712, actuel presbytère), l'aile de l'Hôpital (1711-1712) et l'aile de l'Apothicairerie (1714). En 1715, le pavillon de la Boulangerie est érigé à l'angle nord-ouest du monastère. La première aile de la Communauté est bâtie de 1737 à 1740 d'après les plans de l'architecte Maillou. Au milieu du XVIIIe siècle, l'Hôpital général est déjà un vaste ensemble comparable à ceux des plus importants domaines seigneuriaux de l'époque. Il comprend entre autres deux moulins, deux cimetières (paroissial et communautaire) ainsi que plusieurs dépendances.
Pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763), l'établissement des Augustines sert d'hôpital militaire. Elles hébergent et soignent les soldats blessés, alliés ou ennemis, sans distinction. Les dépouilles de plus de mille soldats sont inhumées dans le cimetière paroissial, alors que les corps des soldats non catholiques sont ensevelis à l'extérieur de l'aire consacrée. Entre 1769 et 1800, des réfections sont effectuées à l'intérieur des bâtiments par le maître charpentier Pierre Émond (1738-1808).
Au XIXe siècle, la croissance de la communauté et de l'hôpital entraîne plusieurs agrandissements, dont l'aile du Gouvernement (1818, démolie), la seconde aile de la Communauté (1843-1844) et l'aile de la Boulangerie (1850). Le monastère est exhaussé d'un étage en 1851, alors que l'aile du Dépôt est érigée en 1859. La ménagerie (1856, actuelle maison Pierre-Mortrel), la buanderie (1856) et la maison du jardin (1873-1874) sont également construites. L'ensemble conventuel est épargné par les grands incendies qui ravagent les faubourgs Saint-Roch et Saint-Sauveur en 1866.
Au XXe siècle, l'Hôpital général poursuit son évolution notamment par d'autres agrandissements. Parmi les plus importants figurent l'aile de l'Immaculée-Conception (1913, Joseph-Pierre Ouellet), l'aile Notre-Dame-des-Anges (1929, Pierre Lévesque), une infirmerie (1939, Pierre Lévesque), le vestibule et la façade de la chapelle (1949, Pierre Lévesque et Gérard Venne), l'aile Saint-Joseph (1951-1953, Léo Turcotte) et l'aile du Choeur (1958-1960, Léo Turcotte et Paul Cauchon).
L'Hôpital général de Québec est classé en 1977. D'importants travaux de restauration sont dès lors effectués. En 1999, les religieuses s'en départissent et l'hôpital devient un Centre hospitalier de soins de longue durée (CHSLD). En 2001, l'ancien cimetière paroissial est réaménagé. Un monument commémoratif de la guerre de Sept Ans (1756-1763) y est élevé et le charnier, transformé en mausolée, accueille les restes de Louis-Joseph de Montcalm (1712-1759). En 2002, une nouvelle aile abritant une infirmerie s'ajoute au complexe architectural.»
Référence: (
visit link)