«Le Domaine seigneurial Sainte-Anne a traversé différentes époques de l'histoire du Québec. Le site tire son nom du fait qu'il a accueilli pendant deux cents ans les seigneurs des lieux, avant de devenir une propriété de campagne cossue. Voici quelques jalons de l'histoire du Domaine.
Les premiers seigneurs
Le premier seigneur de Sainte-Anne, Michel Gamelain, ne conserve ce titre qu'une courte période, puisqu'il cède sa seigneurie à Edmond de Suève et à Thomas de Lanouguère, tous deux officiers du Régiment Carignan-Salières. Ils se partagent le territoire en deux seigneuries distinctes : Sainte-Marie à l'ouest, et Sainte-Anne à l'est. Au début 1700, la veuve Lanouguère délaisse les titres de Sainte-Anne à son fils, Pierre-Thomas, et à son épouse, Madeleine de Verchères. Sous leur règne, la seigneurie traverse une de ses périodes les plus mouvementées...
Au décès de Pierre-Thomas Tarieu en 1757, c'est son fils Charles-François qui hérite de la seigneurie. Manifestement préoccupé par sa brillante carrière militaire, il ne démontre que très peu d'intérêt pour ses obligations seigneuriales.
Il lègue finalement sa seigneurie à son fils Charles-Louis. Après la Conquête, le modeste manoir des seigneurs de Sainte-Anne avait été ravagé par les troupes anglaises. Plusieurs années passeront sans qu'il ne soit remplacé. Vers 1772, Charles-Louis fait enfin ériger un manoir de pierre, dont les ruines sont toujours visibles aujourd'hui. Comme son père, Charles-Louis ne séjourne qu'occasionnellement à Sainte-Anne.
À son décès en 1811, la seigneurie passe aux mains de Marie-Anne, sa seule héritière. Elle la vend en 1819, mettant fin au règne des Tarieu de Lanaudière, qui ont été seigneurs de Sainte-Anne pendant 150 ans... moins 2 jours.
Une nouvelle époque
C'est la famille Hale qui achète la seigneurie de Sainte-Anne en 1819. À chaque printemps, le politicien John Hale fuit la capitale, en compagnie de son aristocratique épouse Elizabeth et de leurs enfants, pour séjourner quelques mois à Sainte-Anne. Le couple portera toujours un vif intérêt au développement du domaine, en particulier, et de la seigneurie, en général. Les descendants des Hale seront les derniers seigneurs de Sainte-Anne, étant donné l'abolition du régime seigneurial au milieu du 19e siècle.
À la suite du démembrement de la seigneurie en 1865, l'ancien domaine seigneurial devient la propriété de la famille Méthot, jusqu'à leur faillite en 1890, alors qu'un troisième personnage marquant, après les Tarieu de Lanaudière et les Hale, en prendra possession...
Un dernier souffle...
La superbe propriété est acquise à titre de résidence secondaire par Honoré Mercier, alors Premier ministre de la province. Le domaine entame alors une époque de magnificence. Or, le faste est de courte durée, puisque la ruine politique et financière de Mercier l'oblige à la cession volontaire de tous ses biens en 1892.
En peu de temps, le Domaine Tourouvre, comme on l'appelait alors, connaît plusieurs propriétaires successifs. Au cours de l'hiver 1927, un violent incendie ravage le corps principal de la maison. Les appartements épargnés abriteront les propriétaires encore quelques années, après quoi le bâtiment sera peu à peu abandonné.
Aujourd'hui, le Domaine seigneurial Sainte-Anne revit à travers une nouvelle exposition permanente « Quand l'histoire se raconte... ».
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