Texte de la plaque
«Le Séminaire de St-Sulpice, fondé à Paris par Mr. Jean Jacques Olier : 1641.
Établi à Ville-Marie : 1657.
Mr. Gabriel de Queylus, supérieur.
Seigneurs de l'Île de Montréal : 1663.»
Le Séminaire de St-Sulpice
«La Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice construit cet édifice de 1684 à 1687 et l’agrandit au début du XVIIIe siècle. Il s’agit de son deuxième séminaire à Montréal. Le premier, construit en 1657, présentait une façade principale vers le fleuve et donnait sur la rue Saint-Paul. Après la construction de l'ancienne église paroissiale, rue Notre-Dame, inaugurée en 1683, les sulpiciens décident de s'éloigner de la place du marché et choisissent de s'établir sur un terrain vacant voisin de l'église qu'ils desservent. Attribué au supérieur du séminaire de Montréal, François Dollier de Casson, l’édifice doit loger principalement les prêtres de Saint-Sulpice. En plus de leur rôle d’éducateurs et de missionnaires, les sulpiciens sont chargés de la cure de la paroisse Notre-Dame et, à compter de 1663 jusqu’au XIXe siècle, ils détiennent la seigneurie de l’île de Montréal. La résidence des sulpiciens est donc à la fois un presbytère, un manoir seigneurial et un séminaire où une quinzaine de prêtres reçoivent une bonne partie de leur formation sacerdotale au cours du Régime français.
À l'origine, l’édifice ne comprend qu’un long corps de bâtiment parallèle à la rue. Il possède alors deux étages en pierre, incluant le rez-de-chaussée (plutôt que trois comme c’est le cas actuellement) et il est coiffé d’un toit brisé à la Mansart – on ne sait quand ce sera modifié au profit de la configuration actuelle. Deux ailes, peut-être projetées depuis le début, sont ajoutées vers 1710 – entre l'élaboration du plan de Jacques Levasseur de Néré en 1704 et celui de Gédéon de Catalogne en 1713. D’autres modifications sont ensuite apportées, dont la construction du portail en 1740. Le mur de pierre qui sépare la cour de la rue est peut-être construit à la fin du XVIIIe siècle – un plan de la ville élaboré par Louis Guy en 1795 en montre clairement la présence.
La Conquête de la Nouvelle-France est lourde de conséquences pour les sulpiciens de Montréal, dont l’avenir est menacé. La Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice dont la maison-mère est à Paris possède les biens canadiens. Elle les cède aux prêtres du séminaire de Montréal en février 1764, mais ce transfert reste officieux et suscite d'épineuses questions concernant le statut légal du séminaire. Les choses ne sont clarifiées qu’en 1840 alors que le gouvernement colonial britannique reconnaît les Ecclésiastiques du Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal en tant qu’organisme légalement constitué – on changera plus tard ce nom pour « Les Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal ».
En 1840 également, les sulpiciens, en accord avec l’évêque, fondent le Grand Séminaire de Montréal pour la formation complète des prêtres. Leur rôle de formateurs des ecclésiastiques est ainsi consolidé tandis que celui de seigneurs est sur le point de disparaître. À compter de 1848, les sulpiciens s'engagent dans un vaste projet de reconstruction de leur immeuble de la rue Notre-Dame afin de réunir leur résidence et le nouveau grand séminaire. Seule la partie gauche du projet est toutefois réalisée, ce qui entraîne la démolition de l’une des deux ailes du XVIIIe siècle. (Voir la fiche sur le « presbytère » pour plus de détail sur la partie reconstruite)
La façade principale change peu par la suite, à l’exception notamment d’un crépi imitant la pierre de taille, qui recouvre la façade pendant un certain temps pour disparaître ensuite. À l’arrière, une longue aile en brique de deux étages (incluant le rez-de-chaussée) est construite en 1907-1908. Divers travaux de rénovation ont lieu au XXe siècle, à l’intérieur comme à l’extérieur du séminaire. En 1985, l’édifice et l’ensemble de la propriété sont classés en tant que monument et site historique en vertu de la Loi sur les biens culturels du Québec. Après diverses études, la plus importante campagne de restauration de l’histoire de l’édifice est lancée en 2005 et se poursuit en 2011. Entre-temps, la fonction première de l’édifice, celle de résidence des sulpiciens, demeure encore la même, les prêtres qui y habitent au début du XXIe siècle étant cependant retraités pour la plupart.»
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