"Le sommet de la butte, à peu près plat, mesure environ 120 m sur 90 m et sa grande longueur est orientée plus ou moins nord-ouest/sud-est1. Elle est à 806 m d'altitude) et domine la vallée de Polignac et le bassin du Puy par des falaises abruptes hautes d'environ 100 m, sauf vers le nord où une triple ligne de remparts a été aménagée.
Historique et construction
La première mention du château date d'environ 929-935 : un acte est passé dans le « castrum quod vocatur Podianacus » ; les vicomtes de Polignac sont quant à eux déjà mentionnés dès la fin du IXe siècle.
Propriétaires du château depuis au moins le XIe siècle, les vicomtes héréditaires du Velay en prirent le nom et en firent leur résidence ordinaire jusqu'au début du XVIIe siècle.
La forteresse, qui occupait un emplacement stratégique commandant les routes à l'ouest et au nord de la ville du Puy, pouvait abriter 800 soldats en plus de la famille et de ses domestiques. Bien à l'abri dans leur forteresse, les seigneurs de Polignac purent devenir les maîtres du pays.
La chapelle seigneuriale Saint-Andéol est attestée dès 1075. Elle est incluse dans l'enceinte du château et rattachée au prieuré de Pébrac (près de Langeac en Auvergne), ce dernier fondé vers 1062.
Le logis seigneurial fut sans doute reconstruit en dur au XIIe siècle, époque où une lutte sans merci opposait les Polignac aux évêques du Puy pour la perception des péages sur la route du pèlerinage à Notre-Dame du Puy-en-Velay. Il fut restauré et agrandi à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle.
Le donjon, désigné comme la « grosse tour » dans les sources anciennes, fut édifié par Randon Armand X, vicomte de 1385 à 1421, comme l'indique une inscription latine gravée sur une pierre blanche encastrée à l'angle nord-ouest. Son voûtement fut réparé de 1565 à 1566 par Philiberte de Clermont, vicomtesse et douairière de Polignac (femme de François-Armand XVI), qui l'enchapa dans un glacis.
Lors des guerres de Religion, les Polignac prirent le parti d'Henri III puis de son successeur, Henri IV, faisant du château le bastion des royalistes face au Puy ligueur. La forteresse contribua au triomphe de la cause royaliste. Une chapelle voûtée et peinte fut édifiée dans l'enceinte au XVIIe siècle.
Abandonnée au cours du XVIIe siècle par les vicomtes de Polignac, qui lui préfèrent leur Château de Lavoûte-Polignac, la forteresse était déjà en ruines au moment de la Révolution. Celle-ci voit les Polignac émigrer et la forteresse, vendue comme bien national, servir de carrière de pierres.
En 1830, à son retour d'émigration, le deuxième duc de Polignac racheta les ruines. Sa famille fit restaurer une partie du château durant le XIXe siècle : le chemin de ronde, des portes, le donjon. Prosper Mérimée, premier inspecteur des monuments historiques, classa le site en 1840.
Le donjon voit son couronnement (voûte et mâchicoulis) rétabli de 1893 à 1897, d'après des gravures anciennes. Les restaurations se poursuivent aujourd'hui sous l'égide de la Fondation Forteresse de Polignac.
Physionomie actuelle
La plateforme est dotée sur son pourtour d'une enceinte crénelée, avec tours et courtines, se déroulant sur 806 m.
Il n'y a qu'un seul chemin d'accès, montant en spirale depuis l'est. Il était défendu par six portes, dont les trois premières ont disparu. La 4e porte, bien conservée (elle garde les rainures de la herse primitive), remonterait au XIIIe siècle.
En dehors de la muraille d'enceinte et de la grosse tour carrée, les bâtiments (seigneurie, vicomté, maison des archives) sont en ruine. Les traces d'un corps de garde et d'un moulin à vent sont encore visibles.
Accompagné d'une tourelle faisant corps avec lui et abritant un escalier à vis de 144 marches, le donjon est un édifice de plan rectangulaire (16 m sur 13 m) qui surplombe l'abîme du haut de ses 32 m. Il présente à sa base, sur ses quatre faces, un glacis construit pour dissuader les velléités d'assaut.
Sa porte d'entrée, basse et étroite, couverte par un arc brisé, s'ouvre à l'est, au rez-de-chaussée. On y accédait par un passage étroit et facile à défendre, pratiqué le long du rempart.
L'entrée donne dans une salle basse, couverte d'une voûte en berceau neuve restituée d'après les éléments subsistants de l'ancienne. C'est là qu'est conservé aujourd'hui le masque sculpté, dit « masque d'Apollon », sans doute un masque de fontaine.
La partie supérieure du donjon est divisée en trois étages par des planchers, aujourd'hui disparus. Chaque étage est éclairé par des fenêtres de dimensions variables et possède une cheminée en pierre. "