" Fondé au XIIIe siècle par les franciscains, le couvent sera supprimé à la Révolution française. Proche des coteaux de la Citadelle, le bâtiment abrite depuis les années 1970 le musée de la vie wallonne.
C'est vers l'an 1220 que les Cordeliers s'établissent à Liège. Ils occupèrent d'abord un terrain, voisin de l'église Saint-Jacques, appelé Tresles. Le quartier de l'Île n'était pas alors compris dans l'enceinte de la Cité. Ils y construisirent un monastère et une église qui fut consacrée par le prince-évêque Jean d'Eppes, en 1231.
Ces bâtiments en quadrilatère constituent les vestiges de l’ancien couvent des Frères mineurs. Reconstruit au milieu du XVIIe siècle en style mosan, ce dernier est supprimé à la Révolution et partagé en plusieurs propriétés. Ravagé par une bombe en 1945, il est entièrement restauré de 1951 à 1972 pour accueillir le musée de la Vie wallonne. Le renouvellement de sa scénographie en 2008 s’accompagne d’un remaniement qui laisse entrer avec plus d’audace encore l’architecture contemporaine dans cet ensemble.
Le cloître, accolé à l’église Saint-Antoine, montre des arcades en plein cintre retombant sur des colonnes toscanes en calcaire au rez-de-chaussée. Les étages, en briques et pierre calcaire, sont éclairés par des baies à piédroits harpés, à croisée au premier étage, meneau au deuxième. L’étage de l’aile sud, longeant l’église, se compose d’une galerie de bois couverte d’un appentis, œuvre des restaurateurs. L’aile est abrite une grande salle voûtée, l’ancien réfectoire.
Le cloître est relié à la maison du supérieur du couvent, appelé immeuble Chamart, par une galerie surmontant un passage entre deux cours. Particulièrement touchée par l’explosion, cette maison a bénéficié d’une restauration profonde. Sa façade-pignon, datée de 1670, est flanquée à gauche d’une tour carrée. La maçonnerie en briques et pierre calcaire est striée de nombreux bandeaux horizontaux. Percée de baies à piédroits chaînés, à croisée ou meneau, elle est remarquable par l’abondante décoration composée de cartouches sculptés et de blasons en tuffeau.
À la Révolution liégeoise, le couvent est supprimé. Les frères quittent le couvent en 1796. Celui-ci est divisé en cinq lots et vendu aux enchères à des particuliers en 1798. Il connaît alors les emplois les plus divers : remise pour les houilles, pour les pompes d'incendie, dépôts alimentaires, locations de chars à bras...
L'église demeura quelque temps fermée à l'époque de l'occupation française ; on y donna comme dans plusieurs autres de nos édifices religieux, des fêtes dites nationales. Elle devient paroissiale dès 1803 et le restera jusqu'en 1977. "
Sources : Le Couvent
"Founded in the 13th century by the Franciscans, the convent was abolished during the French Revolution. Near the slopes of the Citadel, the building has housed the Museum of Walloon Life since the 1970s.
It was around 1220 that the Cordeliers settled in Liège. They first occupied a piece of land, next to the Saint-Jacques church, called Tresles. The district of the Island was not then included in the enclosure of the City. They built a monastery and a church there which was consecrated by Prince-Bishop Jean d'Eppes in 1231.
These quadrilateral buildings constitute the remains of the former convent of the Friars Minor. Rebuilt in the middle of the 17th century in Mosan style, the latter was abolished during the Revolution and divided into several properties. Ravaged by a bomb in 1945, it was completely restored from 1951 to 1972 to house the Museum of Walloon Life. The renewal of its scenography in 2008 is accompanied by a reorganization which lets enter even more daring contemporary architecture in this set.
The cloister, adjoining the Church of St. Anthony, shows semicircular arches falling on Tuscan limestone columns on the ground floor. The floors, in brick and limestone, are lit by bays with harped piers, crossed on the first floor, mullion on the second. The floor of the south wing, bordering the church, consists of a wooden gallery covered with a lean-to, work of the restorers. The east wing houses a large vaulted hall, the former refectory.
The cloister is connected to the house of the superior of the convent, called the Chamart building, by a gallery surmounting a passage between two courtyards. Particularly affected by the explosion, this house benefited from a deep restoration. Its gable facade, dated 1670, is flanked on the left by a square tower. The brick and limestone masonry is streaked with numerous horizontal bands. Pierced with bays with chained, cross or mullion pedestals, it is remarkable for the abundant decoration composed of carved cartridges and tufa blazons.
During the Liège Revolution, the convent was abolished. The brothers left the convent in 1796. It was divided into five lots and sold by auction to individuals in 1798. He then knew the most diverse uses: shed for coal, for fire pumps, food depots, handcart rentals ...
The church remained closed for some time during the French occupation; as in many of our other religious buildings, so-called national festivals were held there. It became a parish in 1803 and remained so until 1977. "
Sources : The Convent