4e église Saint-Frédéric
Louis-Napoléon Audet est âgé de 41 ans lorsqu’il accepte, en 1922, le mandat d’élaborer les plans de la quatrième église Saint-Frédéric. Formé par l’architecte Wilfrid Grégoire (Sherbrooke), Audet est un bâtisseur prolifique d’églises.
Pour Saint-Frédéric, Audet reprend des caractéristiques gothiques observées dans les églises d’Europe où il a voyagé à quelques reprises, mais il doit composer avec les murs restants de l’incendie de 1921, témoins de l’architecture victorienne néo-romane à gros traits. Selon l’historien de l’art Paul Racine, la troisième église ressemblait à un gâteau de noces un peu amoché avec son clocher « lourdaud » à toiture bulbeuse alors que la flèche de la quatrième église s’inscrit dans l’esprit gothique flamboyant de la fin du 13e siècle.
La longueur de l’édifice, de l’abside à la porte centrale, mesure 188 pi., la hauteur de l’église supérieure, du plancher à la voûte, a 49 pi. La tour clocher mesure 24 pi. sur 24 pi. à la base, et 135 pi. de hauteur; si l’on y ajoute la croix et le coq gaulois, on arrive à 150 pi. La petite tour mesure 14 pi. sur 14 pi. et 70 pi. de haut.
Quelle que soit la matière, Audet veille surtout à ce que l’exécution soit parfaite, de même que les proportions et le style. Il fait en sorte que la parole de Pie X (pape de 1903 à 1914) se réalise : « Je veux que mon peuple prie sur de la beauté ».
Les travaux de reconstruction débutent le 23 juin 1922. Pour la somme de 112 000 $, Théodore Hallé s’engage à livrer une église terminée à l’extérieur, moins le parvis, et un soubassement terminé, moins les luminaires et les autels. Le recouvrement de la toiture, prévu en bardeau d’asphalte, sera en cuivre laminé à froid. On privilégie les matériaux incombustibles, dont le béton armé pour les planchers de l’église et des tribunes, pour les bases de flèches du clocher et de la tour sud, pour les piliers le long des murs qui reçoivent la voûte soutenue par des fermes en acier.
La pierre d’ornementation doit appareiller la pierre à chaux taillée en fin employée sur l’église incendiée. Les roses sculptées dans la tour, les meneaux des grandes fenêtres des transepts et de la façade sont également en pierre. Le mortier est pressé à la truelle dans les joints et lissé au fer15. On pose des briques réfractaires d’Écosse appareillant les briques bien cuites et bien moulées de l’église incendiée. De plus, les briques sont liées de la manière ordinaire, c.-à-d. un rang de boutisses à chaque six rangs.
De janvier 1922 à juin 1923, les offices paroissiaux ont lieu dans un édifice nouvellement construit par J.- O. Montplaisir sur la rue Lindsay, lequel édifice est par la suite converti en usine, puis en entrepôt17. Le 9 septembre 1923, on célèbre la première messe dans le soubassement de l’église en construction. Le 10 mai 1925, on commence à célébrer dans l’église haute la grand’messe dominicale et les vêpres sur les 1600 chaises fabriquées dans les ateliers de John Marier (Drummondville).
La construction du parvis est confiée, en 1924, à Joseph Morissette (Saint-Georges-de-Beauce). Il compte 20 marches interrompues par deux paliers.
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