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A Cargèse, l'église Saint-Spyridon retrouve sa superbe - France

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Posted by:  Alfouine

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L'église succède à une chapelle établie en 1775 dans une maison de la colonie grecque et est dédiée à Spyridon, évêque chypriote du 3è siècle et patron des marins. L'église est édifiée par les habitants de 1868 à 1874 et contient de superbes icônes.

A Cargèse, l'église Saint-Spyridon retrouve sa superbe

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Édifiée au milieu du XIXe siècle par les descendants des réfugiés grecs, l'église byzantine témoigne du périple des exilés. Mais le temps a fait son œuvre et des réfections étaient nécessaires pour permettre à l'édifice de perpétuer le souvenir de l'histoire du village
Dressée face à sa sœur de rite latin, l'église Saint-Spyridon rappelle l'histoire unique en Corse des villageois. Construite à la force des bras des descendants des réfugiés, qui souhaitaient avoir leur propre lieu de culte, elle symbolise le lien unissant aujourd'hui les Cargésiens. À presque 150 ans, le bâtiment s'essouffle, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Quelques dégâts constatés rappellent que la construction s'est faite à l'aide de matériaux rudimentaires.
"Il y a quelques années, Lilou Zanettacci, l'une des personnes en charge de l'église, a attiré notre attention sur des détériorations qu'elle avait constatées, explique le maire François Garidacci. Le flanc droit de l'église, orienté plein sud est la proie des embruns, ce qui a endommagé la construction en créant des cavités induites par la perte de mortier et d'enduit. Ces lacunes ont évidemment fini par impacter les ornements intérieurs qui nécessitaient également d'importants travaux de restauration."

Dès lors, la municipalité lance des études préalables et mandate les entreprises ayant répondu au marché public pour effectuer les travaux nécessaires sous la supervision de l'architecte des Bâtiments de France, Pierre-Jean Trabon, mais aussi du Conservateur régional des bâtiments historiques, Noëllie Urso et de l'architecte des Monuments historiques, Alizée Blondinot. Au total, quatre lots ont été confiés à des entreprises insulaires spécialisées dans ce type de chantier. Initialement prévue en 2019, l'ouverture en a été retardée en raison des nombreuses contraintes imposées par la situation sanitaire et des périodes d'intempéries.

Belles découvertes
Depuis janvier dernier, trois entreprises sont à pied d'œuvre pour une livraison prévue à la fin du mois. L'entreprise Piacentini, en charge des travaux de maçonnerie sur le parement extérieur sud, a œuvré à rendre son imperméabilité aux murs de pierres. "Après avoir effectué des carottages, réinjecté de la chaux pour combler les cavités avant de regarnir les joints, nous avons réalisé un enduit à pierre vue pour un rendu plus protecteur de la maçonnerie et esthétique", détaille Pierre-Pascal Piacentini. "Afin d'éviter toute nouvelle infiltration induite par des remontées capillaires, un système de drainage des eaux pluviales et un regard ont également été installés. Au niveau du toit, nous avons réalisé une corniche et posé des appuis de fenêtre en plomb afin de protéger les nouvelles menuiseries."

Les anciennes, "fortement endommagées par le temps", ont été déposées et remplacées par les menuisiers de l'entreprise Antonietti. Un travail nécessaire tant esthétiquement que pour protéger la restauration en cours des ornements intérieurs de l'église, dont le chantier a été confié à Nicolas Poli de la Société corse de conservation restauration. De nombreux décors et fresques réalisés en 1920 par les peintres russes Nicolas Ivanoff et Ivan Choupik ou en 1990 par des fresquistes de l'atelier Drobot ont pâti de la dégradation du mur extérieur. "La porosité de la façade a conduit à des décollements et une dégradation des peintures. La fresque représentant les saints, notamment, a été fortement endommagée, plusieurs morceaux manquaient", précise le restaurateur qui a dû recruter pour ce chantier trois jeunes restauratrices.

"Nous avons injecté des enduits spéciaux afin de corriger les dégâts, rendu leurs couleurs aux enduits de faux marbre et à certaines parties des décors et fresques", expliquent Nina Bourissout, Alix Janin et Mathilde Belplace. Un travail de longue haleine, minutieux et précis de part et d'autre de la façade qui donne lieu, comme souvent sur les chantiers de monuments historiques, à de belles découvertes. Dans l'église, la détection de dégâts cachés a mis au jour "des décors anciens du soubassement masqués depuis près d'un siècle par un lambris de bois". Sa dépose a permis de redécouvrir les décors originels du début du XXe siècle qui sont en cours de restauration à l'identique. "C'est la dernière étape de notre travail, l'église devrait avoir retrouvé ses décors avant la fin du mois", conclut Nicolas Poli.

In Cargèse, the church of Saint-Spyridon regains its beauty

Built in the middle of the 19th century by the descendants of Greek refugees, the Byzantine church bears witness to the exiles' journey. But time has taken its toll and repairs were necessary to allow the building to perpetuate the memory of the history of the village.
Facing its sister church of Latin rite, the church of Saint-Spyridon recalls the unique history of the villagers in Corsica. Built with the strength of the arms of the descendants of the refugees, who wished to have their own place of worship, it symbolizes the link uniting the Cargésiens today. At almost 150 years old, the building is running out of steam, both inside and out. Some damage has been noted, reminding us that the building was built with rudimentary materials.
A few years ago, Lilou Zanettacci, one of the people in charge of the church, drew our attention to some deterioration she had noticed," explains Mayor François Garidacci. The right side of the church, facing south, is prey to the spray, which has damaged the construction by creating cavities induced by the loss of mortar and plaster. These gaps obviously ended up impacting the interior ornaments, which also required major restoration work."

From then on, the municipality launched preliminary studies and mandated the companies that had responded to the public contract to carry out the necessary work under the supervision of the architect of the Bâtiments de France, Pierre-Jean Trabon, but also of the Regional Conservator of Historic Buildings, Noëllie Urso, and the architect of the Historic Monuments, Alizée Blondinot. In total, four lots have been entrusted to island companies specializing in this type of work. Initially planned for 2019, the opening has been delayed due to the numerous constraints imposed by the sanitary situation and the bad weather periods.

Beautiful discoveries
Since last January, three companies have been working on the project, with delivery scheduled for the end of the month. The Piacentini company, in charge of the masonry work on the southern exterior facing, has been working to make the stone walls waterproof. "After taking core samples, re-injecting lime to fill in the cavities before relining the joints, we applied a stone coating for a more protective and aesthetic finish to the masonry," explains Pierre-Pascal Piacentini. "In order to avoid any new infiltration due to capillary rise, a rainwater drainage system and a manhole were also installed. On the roof, we made a cornice and installed lead window sills to protect the new woodwork."

The old ones, "badly damaged by time", were removed and replaced by the carpenters of the Antonietti company. This work was necessary both aesthetically and to protect the ongoing restoration of the interior ornaments of the church, which was entrusted to Nicolas Poli of the Corsican Society of Conservation and Restoration. Many decorations and frescoes made in 1920 by Russian painters Nicolas Ivanoff and Ivan Choupik or in 1990 by fresco artists from the Drobot workshop have suffered from the degradation of the exterior wall. "The porosity of the facade has led to peeling and degradation of the paintings. The fresco representing the saints, in particular, was heavily damaged, several pieces were missing," says the restorer who had to recruit three young restorers for this project.

"We injected special coatings to correct the damage, restored the colors of the faux marble coatings and some parts of the decorations and frescoes," explain Nina Bourissout, Alix Janin and Mathilde Belplace. A long and meticulous work on both sides of the facade which gives rise, as is often the case on historic monument sites, to beautiful discoveries. In the church, the detection of hidden damage has brought to light "ancient decorations on the base that had been hidden for nearly a century by a wooden paneling". The removal of the wood panelling has allowed the rediscovery of the original decorations from the beginning of the 20th century, which are currently being restored to their original state. "This is the last stage of our work, the church should have its decorations back before the end of the month", concludes Nicolas Poli.

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