" Dessiné par l'architecte Paul Abadie dans un style assez éclectique inspiré en grande partie de l'esthétique médiévale et ponctué de quelques références à la Renaissance ou au Classicisme, il se dresse à l'emplacement de l'ancien château comtal, dont il ne subsiste que le donjon des Lusignan (XIIIe siècle) et la tour des Valois (XVe siècle). Le beffroi, qui surplombe l'ensemble et accentue son caractère monumental, est largement postérieur à ces deux constructions (XIXe siècle).
Du Xe siècle au XIIIe siècle, les comtes d'Angoulême, les Taillefer puis les Lusignan (voir liste des comtes et ducs d'Angoulême) renforcèrent les défenses de la ville et les agrandirent en englobant le quartier Saint-Martial.
En 1308, à la mort de Gui Ier de Lusignan, le comté d'Angoulême revient à la couronne de France. Il est donné à Louis d'Orléans frère du roi Charles VI en 1394 puis transmis à son fils Jean d'Orléans (1400-1467) grand-père de Marguerite d'Angoulême et de François Ier. Le Bon comte Jean d'Angoulême va magnifiquement agrandir le château comtal lors de son retour de captivité anglaise au milieu du XVe siècle.
Le duc d'Épernon (Jean Louis de Nogaret de La Valette), gouverneur de l'Angoumois y reçut Marie de Médicis en fuite en 1619. Ensuite le château ne fut que la résidence des gouverneurs.
En 1825, on y établit un télégraphe Chappe, dont la "Pierre du télégraphe" (au sommet de la tour ) reste le seul vestige .
En 1840, sur proposition du maire de l'époque Paul Joseph Normand de la Tranchade, la ville l'acheta pour en faire la mairie. C'est ainsi que Paul Abadie, architecte chargé des travaux, fit détruire le logis du XVe siècle et ne garda le donjon que sous la pression de la Société Archéologique et Historique de la Charente qui amena le conseil général de l'époque à ne céder l'ancien château à la ville, qu'à condition que n'en soit pas modifié le caractère monumental."
Sources : L’Hôtel de Ville