" Une église primitive s’élevait à Antigny au milieu d’une vaste nécropole existant depuis l’époque mérovingienne. Une belle lanterne des morts, quoique plus récente (13e siècle), en perpétue le souvenir.
De nombreux sarcophages ornés y ont été mis au jour au 19e siècle par le Père de la Croix, savant archéologue, et certains sont conservés au baptistère Saint-Jean, à Poitiers.
L’église est rebâtie à l’époque romane. Dédiée à Notre-Dame, elle apparaît pour la première fois comme dépendance de la proche abbaye de Saint- Savin dans un acte du pape Lucius III daté de 1184.
En 1695, un procès-verbal de visite présente l’église comme pauvre : démunie de ciboire décent, elle ne possède qu’un ostensoir en bois doré et les livres liturgiques sont inutilisables.
L’édifice, classé en 1862 et 1913, a conservé sa façade romane dans laquelle s’ouvre une porte à trois voussures surmontée d’une petite baie. A droite de cette porte, la “pierre des morts”, sur laquelle on déposait le cercueil des défunts, repose sur d’élégantes colonnettes gothiques remployées. A gauche, un bloc présente une cupule (bénitier ?) et une cavité carrée ; il peut s’agir du socle d’une croix monumentale disparue.
Si l’on fait le tour de l’église, on remarque un “ballet” (le terme désigne localement un porche) doté de banquettes, construit au 18e siècle sur les sarcophages et dans le prolongement de deux chapelles.
Au-dessus de la toiture en tuiles plates (type de couverture répandu dans cette vallée) émerge un clocher carré de pierre sommé d’une pyramide octogonale ornée de fleurons (13e s.).
Les peintures dégagées depuis 1991 sur le mur nord paraissent dater du 14e siècle et peuvent être lues comme une illustration du Credo. La nef de l’église est entièrement peinte et il est probable que ces premières peintures ont inspiré les décorateurs de la chapelle funéraire Sainte-Catherine
Une partie de la chapelle funéraire édifiée contre le flanc sud du chœur servait autrefois de sacristie. Elle a été entièrement dégagée en 1985.
Son décor, commande de Jean de Moussy (1433-1510), seigneur de Boismorand et de la Contour, dont l’écu figure au-dessus de l’arcade d’entrée, semble avoir été réalisé avant 1490. La parenté avec les chapelles de Boismorand et de Jouhet est évidente."