[FR] "Aux confins de la Gâtine, là où le granit cède la place aux terres argileuses, le joli château de La Sayette se laisse deviner au cœur du paysage. Paysage dans lequel il se fond, telle une pierre précieuse dans son écrin, et que ses châtelains ont façonné au cours de l’histoire.
Dès le XIVe siècle, la bâtisse, qui fut d’abord une maison forte, est rattachée au seigneur de Montreuil Bonnin, selon une cohérence à la fois géographique et géologique. Chargée de défendre la forteresse de Monteuil, mais également l’Auxance en contrebas et les huit moulins qui la jalonnent, elle veillera aussi sur les pèlerins du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui font halte à la chapelle Saint-Philbert, toute proche. Dès le Moyen Age et aujourd’hui encore, malgré quelques aléas, le château appartient à la famille de La Sayette.
Une bâtisse sans cesse modifiée au fil du temps
Vingt-six générations se sont succédé apportant, au fil des siècles, les modifications dont on retrouve la trace ici ou là. Une trace ronde un peu plus verte dans la pelouse témoigne de la place forte défensive, du souvenir de sa cour fermée par quatre tours avec des douves sèches. La période paisible qui suivra le Moyen Age permet aux châtelains d’enlever tous les aspects défensifs : les douves sont comblées, les tours rasées pour faire place à deux ailes en retour. Des bâtiments agricoles (écurie, étable, poulailler, remise…), dont l’un de 100 m de long toujours debout, sont adjoints au domaine. On soigne les intérieurs du logis. Une chapelle, datée de 1623, remplace l’ancienne. Le puits et un bassin, qui permet d’avoir une réserve d’eau mais aussi de conserver les poissons pêchés dans l’Auxance, assurent une vie en autarcie.
Mais c’est au XIXe siècle qu’Alfred de La Sayette permet au château de le rendre plus confortable et d’en faire la demeure familiale actuelle. Les ailes sont arasées et remplacées par des pavillons recevant des chambres et une nouvelle chapelle d’inspiration néogothique voit le jour. Le parc est redessiné pour l’agrément et voit la plantation d’arbres devenus majestueux. Enfin, en 1977, de gros travaux de rénovation des bâtiments et du parc sont entrepris.
Toujours avec ce souci immédiat de cohérence entre le château et son domaine, les propriétaires actuels s’attachent à conserver les haies et entretenir les chemins. « Aujourd’hui encore, nous nous efforçons de conserver la caractéristique de la maison ancrée dans le terroir avec son parc enserré dans ses murs tout en étant ouvert sur le paysage », développe Christophe de La Sayette. « Nous avons rouvert des chemins pour les promeneurs, tel celui qui prolonge la route : une ancienne allée cavalière qui s’enfonce dans les bois sur une distance totale de 2 km. Perpendiculairement à celui-ci, un autre, tout aussi long, quadrillait le paysage. » D’ailleurs, c’est ce chemin qu’ont emprunté, l’année dernière, les participants de la transhumance de Mouton Village.
Si aujourd’hui le château n’est plus ouvert qu’aux groupes sur rendez-vous, la famille de La Sayette réfléchit à s’organiser pour l’ouvrir à nouveau lors des journées du Patrimoine dans les années à venir."
[EN] "At the edge of the Gâtine, where granite gives way to clay soils, the pretty chateau of La Sayette can be seen in the heart of the landscape. Landscape in which it melts, like a precious stone in its case, and that its castellans have shaped it throughout history.
From the 14th century, the building, which was initially a fortified house, was attached to the Lord of Montreuil Bonnin, according to a coherence that was both geographical and geological. Responsible for defending the fortress of Monteuil, but also the Auxance below and the eight mills that mark it out, it will also watch over the pilgrims on the Way of St. James, who stop at the Saint-Philbert chapel, Close. From the Middle Ages and still today, despite some vagaries, the castle belonged to the La Sayette family.
A building constantly modified over time
Twenty-six generations have succeeded bringing, over the centuries, the modifications which we find traces here and there. A slightly greener round trace in the lawn testifies to the defensive stronghold, the memory of its courtyard closed by four towers with dry moats. The peaceful period which followed the Middle Ages enabled the squires to remove all defensive aspects: the moats were filled, the towers razed to make room for two wings in return. Agricultural buildings (stable, stable, chicken coop, shed, etc.), one of which is 100 m long and still standing, are added to the estate. We take care of the interiors of the house. A chapel, dated 1623, replaces the old one. The well and a basin, which allows to have a reserve of water but also to keep the fish caught in Auxance, ensure a life in autarky.
But it was in the 19th century that Alfred de La Sayette allowed the chateau to make it more comfortable and make it the current family home. The wings were leveled and replaced by pavilions receiving rooms and a new neo-Gothic chapel was created. The park is redesigned for pleasure and sees the planting of trees that have become majestic. Finally, in 1977, major renovations of the buildings and the park were undertaken.
Still with this immediate concern for consistency between the château and its estate, the current owners are keen to preserve the hedges and maintain the paths. "Even today, we strive to preserve the characteristic of the house anchored in the region with its park enclosed within its walls while being open to the landscape", develops Christophe de La Sayette. "We have reopened paths for walkers, such as the one that extends the road: an old bridle path that sinks into the woods for a total distance of 2 km. Perpendicular to this one, another one, just as long, crisscrossed the landscape. In fact, this is the path taken by the transhumance participants from Mouton Village last year.
If today the castle is more open than to groups by appointment, the family of La Sayette is thinking of organizing to open it again during Heritage Days in the years to come. "
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