" Attribuée à l’abbaye Saint Jean des prés de Chocques par une charte de Milon, évêque de Thérouanne, en 1142, la paroisse de Gonnehem a construit son église, dédiée aux saints Pierre et Paul, dans la première moitié du XVe siècle, sur l’emplacement d’un sanctuaire plus ancien, dédié selon les sources à Notre Dame ou St Barnabé (fête patronale du village).
L’édifice est de type « hallekerque » à trois nefs parallèles ; l’ensemble est de style gothique flamboyant, à voûtes d’ogives soutenues par une série de colonnes de grès. Certains éléments architecturaux, en particulier le bénitier hexagonal en grès, le pilier Nord du chœur et une partie des colonnes sont cependant plus anciens, probablement du XIIe siècle ; peut-être ces éléments proviennent-ils de l’ancien sanctuaire, ou de l’église paroissiale de Gonnehem, édifiée précédemment selon la tradition, vérifiée par l’existence de vestiges, dans le secteur des « helles ».
L’iconographie est remarquable pour une église de village, en particulier les nombreux culots et clés de voûtes sculptés, la nef centrale retraçant des scènes bibliques (paradis terrestre, nativité, crucifixion, Christ aux liens…)
L’édifice, « miraculeusement » réchappé de la tourmente révolutionnaire, connut au XIXe siècle d’importantes restaurations : reconstruction en 1883 du collatéral nord et création des voûtes en ogives des collatéraux, installation d’un nouveau mobilier néo-gothique – autels en stuc, lambris et confessionnaux - avec pour corollaire la disparition du mobilier antérieur dont ne subsistent que quelques vestiges classés (tabernacle, reliquaire, chaire, fragments de statuaire…).
L’été 1918, les bombes allemandes causent la désolation : vitraux disparus, voûtes ébranlées, toiture percée et chapelle éventrée, les réparations prendront des années. L’installation en 1934 des derniers vitraux de Charles Lorin et de l’orgue restitua enfin à l’église son aspect d’avant guerre, quasiment conservé de nos jours. "
Sources : Les Journées du Patrimoine 2019