Palais Saint-Pierre ou ancienne abbaye des Dames de Saint-Pierre - Lyon, Rhône, France
Posted by: Groundspeak Premium Member blackjack65
N 45° 46.016 E 004° 50.017
31T E 642574 N 5069788
Cet édifice, en particulier la cour intérieure de l’ancien cloître, fut restauré et aménagé sous le Second Empire. Il fut réhabilité durant les années 1990.
Waymark Code: WM10Y86
Location: Auvergne-Rhône-Alpes, France
Date Posted: 07/10/2019
Published By:Groundspeak Premium Member pmaupin
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La date de la fondation de cette abbaye n’est pas connue. D'après Ennemond, évêque de Lyon au VIIe siècle, le monastère des Dames de Saint-Pierre existait déjà depuis le Vee siècle, situé sans doute en un autre lieu. Une opération de fouilles effectuées en 1999, lors des travaux de réaménagement du musée révèle une occupation antique concernant une habitation mais ne permettent pas de se prononcer sur les origines du couvent. Différents éléments constatés ont poussé les archéologues à conclure que la fondation du couvent n’est pas antérieure à l’époque carolingienne.

Leidrade, archevêque de Lyon fait mention dans une lettre à Charlemagne, en 810, du monastère et de l’église Saint-Pierre qu’il aurait fait entièrement reconstruire à la fin du VIe siècle. Il précise également que l’abbaye, connue à cette époque sous le nom de Saint-Pierre les Nonnains compte 32 moniales régissant 180 domaines ruraux. En 830, le livre de Reichenau parle de 42 moniales, mentionne le nom de l’archevêque et le nom de quatre moines qui célébraient probablement l’office divin à Saint-Pierre.

L’abbaye lyonnaise est connue au Moyen Age sous le nom de « Monasterium sancti Petri puellarum » (« monastère des filles de Saint-Pierre ») ou encore « Ecclesia que dicitur Sancti Petri puellarum » (« l’église qui se nomme des filles de Saint-Pierre »). Il semble qu’elle ait disposé de deux églises. L’église conventuelle, Saint-Pierre, est de style roman. Juste à côté, fut construite au VIIIe siècle, sous l’abbesse Dide, la chapelle Saint-Saturnin ou Saint-Sornin, plus petite, dont les moniales perçoivent les revenus. A l’origine l’église Saint-Pierre est à la fois une église conventuelle et paroissiale. Saint-Saturnin ne deviendra église paroissiale qu’en 1173. C’est une abbaye très riche dotée de nombreuses terres à proximité de Lyon et dans la région lyonnaise. La dizaine de domaines ruraux ou prieurés est répartie dans la région lyonnaise, tels les domaines de la Tour du Pin, déjà existant sous Ennemond, de Villebois, de Ceyzérieu, de Saint-Priest, etc, ainsi qu’un vaste domaine dans les Dombes.

Comme on peut le voir sur le plan scénographique de 1550, l’espace occupé par l’abbaye était plus vaste et débordait sur les rues actuelles, occupant le quadrilatère des Terreaux occupé aujourd'hui par le Palais Saint-Pierre, l’église Saint-Pierre, ainsi que les maisons situées au nord de la rue du Plâtre, et sur le côté sud-ouest de la rue Joseph Serlin. Le monastère était situé au bas des pentes de la Croix-Rousse et couvrait également une grande partie de terres peu urbanisées.

Les moniales qui régissent l’abbaye sont issues de la noblesse, des familles des comtes du Forez, des Comtes de Lyon, des Comtes de Savoie et de la Maison de Beaujeu. On citera Adaltrude, qui administra l’abbaye au milieu du Xe siècle, fille du Comte du Forez et sœur de Hugues alors Abbé d'Ainay, comme étant l’illustration de l’influence de ces familles sur les grandes abbayes. Le Roi de France lui-même imposera des candidates dès le XIVe siècle. Elles forment une assemblée, appelée le chapitre, qui élit l’abbesse. L’abbesse ainsi désignée à vie et qui porte la crosse est sous l’autorité du pape et non pas sous celle de l’archevêque de Lyon. Elle administre les biens du couvent.

Durant le XIVe siècle des relâchements apparaissent dans la vie communautaire. Des sœurs habitent en dehors des couvents, dans des hôtels particuliers spacieux et le chapitre ne se réunit plus qu’une fois par an. En 1503, Louis XII et la reine Anne de Bretagne, de passage à Lyon, entendent parler de la mauvaise conduite des moniales. Elles sont sommées de reprendre une vie de clôture dans l’abbaye et de se plier à la règle de Saint-Benoît. Mais les sœurs jugent la réforme trop dure. Soutenues par leurs familles elles font appel au Pape puis manifestent leur mécontentement devant la reine Claude de France. La décision est alors prise de les expulser. L’abbaye conserve ses richesses mais perd peu à peu son indépendance et ses privilèges. Des filles de familles moins prestigieuses remplacent les moniales expulsées. Finalement, en 1637, l’abbaye passe sous l’autorité de l’archevêque de Lyon et les abbesses seront nommées par le roi.

C’est Anne de Chaulnes, alors abbesse, qui décide en 1659 de reconstruire cette abbaye qu’on nomme alors l’Abbaye royale des Dames de Saint-Pierre. Nous verrons dans la rubrique Architecture le détail de sa réalisation. L’abbaye tirera aussi des revenus importants en louant à des commerçants les échoppes aménagées au rez-de-chaussée du palais. A cette époque, l’abbaye est une des plus riches de France.

A la Révolution Française, en 1792, la trentaine de moniales encore présentes est expulsée, les congrégations religieuses étant supprimées par le décret du 6 août 1792. Heureusement, le palais ne sera pas détruit ni modifié. Seuls des décors intérieurs disparaissent lors de l’installation d’une caserne à l’intérieur du bâtiment et malheureusement, l’église Saint-Saturnin est détruite.

En 1801, la bourse de commerce s’installe en ces lieux et n’en partira qu’en 1860 pour rejoindre le palais de la Bourse inauguré cette même année. L’arrêté Chaptal, créé, le 1er septembre 1801, un musée des beaux-arts à Lyon. Sur arrêté préfectoral, il est installé dans l’ancienne abbaye en 1802, au premier étage de l’aile Sud, dans l’ancien chauffoir de l’abbaye. En 1835, la faculté des sciences s’installe dans une partie de l’ancienne abbaye. La faculté de lettres fera de même en 1838.

Comme nous l’avons vu dans la rubrique Histoire de l’Abbaye, nous devons ce palais à Anne de Chaulnes, fille du maréchal et pair de France Honoré d’Albert, nommée abbesse en 1649. Une fois l’Hôtel-de-Ville édifié il s’avérait nécessaire de dessiner une belle place des Terreaux. L’abbesse profite de l’occasion pour demander une subvention à la ville dans le but de construire un nouveau monastère. C’est ainsi qu’elle décide en 1659, de reconstruire cette abbaye qu’on nommera alors l’Abbaye royale des Dames de Saint-Pierre.

Le célèbre architecte de la ville d’Avignon, François Royer de la Valfenière, alors âgé de 81 ans, est chargé de la réalisation de ce palais. On lui doit la façade monumentale longeant la place des Terreaux et les deux façades latérales. Au décès de l’abbesse, en 1672, deux ailes restent à construire et l’intérieur n’est pas encore à décorer. Sa sœur Antoinette de Chaulnes, qui lui succède, mènera les travaux à bonne fin. Les travaux de décoration intérieure se termineront durant l’abbatiat de Guyonne de Cossé Brissac au début du XVIIIe siècle.

Ce bâtiment qui était destiné à border une place dont les autorités voulaient l’embellissement, posa une sérieuse difficulté pour l’architecte désigné, François de la Valfenière, probablement aidé de son fils Paul. Comment respecter la sobriété d’un monastère qui se passe de fenêtre et n’ouvre sur le monde que par une porte ? L’évêque accepta des fenêtres au premier étage à condition que celles-ci possèdent un appui assez haut pour empêcher les moniales de voir au-dehors.

Les nouveaux plans d’alignement, en retrait de la propriété existante, incite l’architecte à concevoir un quadrilatère réorienté vers le nord et délimité par l’abbatiale. La façade au sud longe la place des Terreaux. Les travaux sont supervisés par Paul de la Valfenière, fils de l’architecte. La construction est réalisée par le maître-maçon Jacques Maréchal. Malgré la simplification du plan original qui prévoyait des coupoles aux deux extrémités de la façade, les moyens financiers du monastère s’épuisent et plusieurs prieurés devront être hypothéqués pour terminer les travaux.

La première pierre est posée en 1659. François de la Valfenière décède en 1667, sans avoir vu la réalisation complète de son œuvre. L’abbesse Anne d’Albert de Chaulnes, qui meurt en 1672 ne verra pas non plus la fin de son projet.

Le peintre et architecte lyonnais Thomas Blanchet, qui est l’auteur des plafonds et murs de l’Hôtel de Ville, va réaliser le grand escalier d’honneur et la décoration baroque du réfectoire. Il confie la réalisation des armoiries aux sculpteurs Simon Guillaume, Nicolas Bidault, Marc Chabry et au peintre Louis Cretey.

Cet édifice, en particulier la cour intérieure de l’ancien cloître, fut restauré et aménagé sous le Second Empire. Il fut réhabilité durant les années 1990.

LA FAÇADE

La façade en pierre de taille colorée qui longe la place des Terreaux est composée de trois pavillons. Le grand pavillon central, sur sept fenêtres de large, était l’hôtel particulier de l’abbesse. La porte, flanquée de deux colonnes doriques, est aujourd'hui l’entrée du Musée. A chaque extrémité du bâtiment, un grand pavillon correspond à la largeur des ailes latérales. Sur ces deux pavillons, une corniche à mi-hauteur sépare les magasins dans la partie basse et le couvent situé aux étages. Une vingtaine de pilastres rythment la façade. Les ouvertures du rez-de-chaussée sont surmontées par des oculis rectangulaires. Les deux étages sont percés de grandes baies. Le toit, en terrasse, est coiffé d’un belvédère à trois fenêtres.

LE PORCHE DE L'ANCIENNE ABBAYE

Ce seul vestige de l’ancienne abbaye est un des plus beaux porches représentatif de l’architecture médiévale. Il fut construit au XIIe siècle sous l’abbesse Rosalinde qui fit reconstruire l’église avec son clocher. La voûte en plein cintre comporte deux archivoltes dont les pierres claires et sombres alternées illustrent bien l’art roman. L’archivolte extérieure est supportée par deux pilastres carrés qui s’ornent chacun d’une fleur à cinq pétales, rappelant la quinte ou religion lunaire. Par contre celle qui est située à l’intérieur repose sur deux colonnes à chapiteaux ornées de têtes énigmatiques. A gauche une créature à la gueule entrouverte sur une rangée de dents pouvant représenter un homme-lion, entouré de deux têtes d’hommes au visage rond, dont il manque un quart, des hommes-lunes, le lion central étant par contre l’animal solaire. Ces figurations signifient que l’Eglise s’est établie sur deux courants religieux. A droite, deux têtes d’animaux émergent d’une vasque circulaire, agrippant leurs pattes antérieures sur sa bordure comme pour la ronger.

La porte en bois sculpté date de la construction de l’abbaye. Elle comporte deux battants surmontés d’une imposte en demi-cercle ornée des armes du souverain pontife, formées d’une tiare surmontant deux clés croisées posées en sautoir. Sur les pênes de ces clés on peut voir les lettres IHS, Iesus Hominum Salvator – Jésus sauveur des hommes. La lettre H supportant une croix est une représentation typique des IHS du XVIIe siècle. On peut aussi voir, au-dessus des armes papales, une poire renversée.

L'escalier d'honneur a été réalisé par le peintre et décorateur Thomas Blanchet (1614-1689) qui était aussi architecte et sculpteur. Sur les grand frontons, des figurines féminines, groupées deux par deux, représentent les huit béatitudes énoncées par Jésus-Christ, comme on peut le lire dans l'Evangile selon Saint-Mathieu.

A l’ouest, c’est-à-dire à droite sur le palier du premier étage, sont illustrés l’esprit de pauvreté et la douceur. Au sud, on peut voir l’affliction et la soif de justice symbolisées par la balance tenue par une femme. A l’est sont figurées la pureté de cœur et la miséricorde et au nord sont illustrés l’esprit de paix avec son rameau d’olivier ainsi que la patience dans les persécutions.

Au-dessus des portes, vraies ou fausses, des enfants représentent les vertus monacales que sont la chasteté, la docilité, l’obéissance et la pauvreté. Aux quatre coins de la voûte des figures ailées soufflant dans des trompettes, que l’on appelle « renommées », distribuent des couronnes de lauriers pour proclamer la gloire de l’abbaye et de son abbesse.

On ne peut omettre de parler de l'escalier monumental situé dans l’angle sud-est et qui dessert les deux étages de l’édifice. Il fut rénové par l’architecte Abraham Hirsch au XIXe siècle à la demande d’Edouard Aynard alors Président du conseil d’administration du Musée et dont l’ambition était de faire de ce musée lyonnais « le premier de France après le Louvre ». Il en confia le décor peint à Puvis de Chavanne. On peut y admirer la « Vision antique » et « Le Bois cher aux arts et aux muses », huile sur toile marouflée.

Source : (visit link)
Dénomination de l'édifice (from Merimee DB): abbaye

Localisation (from Merimee DB): Rhône-Alpes ; Rhône ; Lyon

Adresse de l'édifice (from Merimee DB): place des Terreaux

Siècle de la campagne principale de construction (from Merimee DB): 2e moitié 17e siècle

Précision sur la protection de l'édifice (from Merimee DB):
Les façades et toitures


Date de versement de la notice (Merimee DB): 08/08/1938

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Référence de la notice (from Merimee DB): Not listed

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