Texte copié de : (
visit link) "Devenue propriétaire du château de Chenonceau, Diane de Poitiers entreprend immédiatement des travaux d’embellissement.
Outre, le jardin qui sera l’objet d’un prochain article, elle s’attarda à l’embellissement du château. Cet embellissement reste cependant lié à la mise en valeur du paysage autour du jardin. En effet, c’est afin de pouvoir accéder à l’autre rive où elle prévoyait de réaliser de nouveaux jardins que Diane de Poitiers décida de faire réaliser con célèbre pont sur le Cher.
Philibert Delorme, qui s’était déjà illustré au près de la duchesse de Valentinois par son travail à Anet, devait être chargé de cette entreprise. Ce dernier imagina de créer un pont dont le point de départ serait le corridor-galerie de Thomas Bohier, passant ainsi au-delà de la porte-fenêtre jusqu’à l’autre rive.
L’architecte semble avoir débuté les travaux au début de 1556 puisque des documents mettent en évidence sa présence sur le chantier cette année là aux côtés de Pierre Hurlu, maître maçon de Montrichard qui travaillait déjà au domaine. Delorme lui fit sonder le lit du Cher et fit asseoir les piles du futur pont, entre lesquelles la navigation se poursuivit.
Un premier marché fut signé le 2 avril 1556, suivi huit jours plus tard d’un autre pour la construction des batardeaux nécessaires à la fondation des piles.
Un document réalisé le 27 juillet 1557 décrit le projet de Philibert Delorme. Après avoir ajouté une pile du côté sud aux quatre déjà élevées à cette date (longues de 4,85 mètres et construites en pierre dure de Chisseau et des Houdes), cinq arches (soigneusement appareillées en pierre tendre de Bourré, Saint-Aignan et Lie) furent lancées sur les piles.
Les pointes et les avant-becs de chaque pile devaient être taillées « en talus en façon de boîtes pour donner force audit pont », sauf pour la pile du milieu où devaient être érigées « deux surpantes en manière de caves sur la tourd ronde pour ganier place de neuf à douze pieds de chacun costé » Soit d’après J.P. Babelon une demi-tourelle sur chaque face. La forme choisie était ainsi en harmonie avec les demi-lunes des balcons du château des Bohier. Pour tenir les bateaux, huit boucles de fer furent fixées aux piles.
Si le but premier de ce pont était naturellement de permettre la traversée du Cher, le génie de son créateur et probablement de son instigatrice prévoyait également d’en faire une portion nouvelle du château dont il devait augmenter la capacité d’accueil ; lui offrant ainsi l’un de ses plus indispensables ornements : une galerie. Lieu de passage, salle des fêtes, salle de bal, la galerie s’était imposée dans toutes les grandes demeures d’importances au cours du siècle (cf. la galerie d’Ulysse à Fontainebleau pour François Ie).
Philibert Delorme pour la galerie de Chenonceau, prévoyait simplement de faire passer la galerie au dessus du Cher à la manière d’un pont. Sur ce pont, long de 60 mètres, devait être érigée la galerie aussi large que le pont soit 5, 85 mètres ou 18 pieds. Elle devait s’appuyait sur la façade postérieure du château, mais légèrement déportée vers l’aval de manière à laisser libre l’axe de vision du corridor-galerie des Bohier, qui s’achevait ainsi que nous l’avons dit, par un balcon. Ce dernier devait être prolongé latéralement, en saillie, sur une « trompe et surpante », afin de permettre de rejoindre le pont.
Simple rez-de-chaussée bordée de murs hauts de 2,60 mètres, dressés sur le tablier d’aplomb des arches, la galerie devait être éclairée des deux côtés par des fenêtres, larges de 1,45 mètre et hautes de 3 mètres, au-dessus de la pointe des avant-becs. Ces hautes croisées devaient dépasser la corniche et faire saillie sur la toiture, une mode nouvelle que Delorme avait déjà pratiqué à Anet. La galerie n’était toutefois pas destinée à offrir un libre passage jusqu’à la rive sud. En conséquence, elle devait s’achevait au-dessus de la dernière pile par une porte-fenêtre, large de 1,60 mètre, donnant sur un balcon « pour sortir dehors comme terrasse pour prendre l’air ». On prévoyait en option, une pile supplémentaire pour y aménager un pont-levis. La pile du balcon devait supporter latéralement deux petites « salles » (pavillons) en saillie, destinés à abriter des commodités : privés (toilettes), garde-robe et escalier en vis pour descendre au niveau de l’eau.
Ce projet ne fut jamais réalisé en effet, à la fin de l’année 1558, pour une raison inconnue, le projet des pavillons est abandonné. Les travaux du pont semble prendre du retard et a galerie n’est toujours pas réalisée au début de l’année 1559. or nous entrons dans l’année fatidique qui va voir passer Chenonceau des mains de Diane de Poitiers à celle de Catherine de Médicis.
C’est en effet à cause du dramatique tournoi de la rue Saint-Antoine que le point final fut mis aux projets de Diane de Poitiers pour Chenonceau. Puisque le 10 juillet 1559, le roi mourut, laissant à la reine Catherine de Médicis les rênes du pouvoir. Or, la reine-mère qui appréciait grandement Chenonceau, décida, ci-tôt la Régence effective de faire valoir les droits de la couronne sur la châtellenie. Diane ayant décidé de faire valoir l’acquisition personnelle qu’elle avait fait du château au cours des multiples procédures judiciaires entreprises au cours de l’acquisition du domaine, Catherine décida de proposer un échange à l’ex-favorite du roi. Elle lui céderait le château de Chaumont, ancienne propriété de la famille d’Amboise qu’elle avait acquit en 1550, en échange de celui de Chenonceau.
Nouvelle propriétaire du château de Chenonceau, Catherine de Médicis décide à son tour d’embellir le château. Reprenant le projet avorté de Diane de Poitiers, elle prend le parti d’en multiplier le faste. De la simple galerie voulue par Diane, elle décide de faire une galerie sur deux niveaux, coiffées d’un comble haut qui pourrait accueillir des logements pour les visiteurs quitte à obstruer l’axe visuel travaillé par Thomas Bohier.
Les travaux commencent en 1576 et s’achèvent en 1581. La galerie est vraisemblablement l’œuvre de Jean Bullant qui remplace Philibert Delorme dans la faveur royale. La galerie se compose au rez-de-chaussée d’une succession de tourelles en demi-lune qui viennent écraser la pointe des avant-becs de la plate-forme. Ces tourelles s’achèvent en balcon au premier étage dont les façades sont plus ornées qu’au rez-de-chaussée. Rien là que de très commun puisque le premier étage est considéré comme l’étage noble. ces façades sont ornées de hautes fenêtres coiffées de larges frontons courbes, réunies par des tables horizontales aux cadres moulurés.
A l’intérieur les galeries forment deux espaces superposés de 60m de long sur 5.85m de large, illuminés par 18 fenêtres.
Vers la rive gauche, la galerie devait s’achever par un salon ovale, mais on conserva finalement le châtelet de Diane et l’arrachement aujourd’hui visible au bout de la galerie côté Francueil est le vestige de cette construction démolie à une date incertaine.
Catherine voulu également revêtir d’un habit plus classique ce château encore bien trop gothique à son goût. C’est dans ce but que la travée centrale, à l’entrée du château, fut agrémentée de deux bustes et que quatre nouvelles fenêtres furent percées sur les travées latérales ; afin d’accueillir les quatre figures sculptées aujourd’hui conservées dans le jardin (cariatides à proximité du labyrinthe).
Dans le même temps, la façade orientale fut modifiée. La petite terrasse entre la chapelle et la librairie fut comblée par un bâtiment de deux niveaux qui vint agrandir la surfac disponible. Ce dispositif fut démonté au XIXe siècle lors de la restauration réalisée par F. Roguet."
Text taken and translated from : (
visit link) "Having become owner of the Chateau of Chenonceau, Diane de Poitiers immediately undertook work of embellishment.
Besides, the garden which will be the subject of a next article, she lingered on the embellishment of the castle. This embellishment remains however linked to the enhancement of the landscape around the garden. Indeed, it was in order to be able to reach the other bank where she planned to make new gardens that Diane de Poitiers decided to have made famous bridge over the Cher.
Philibert Delorme, who had already distinguished himself by the work of the Duchess of Valentinois at Anet, was to be charged with this undertaking. The latter thought of creating a bridge from Thomas Bohier's corridor-gallery, passing beyond the French window to the other side.
The architect seems to have begun work at the beginning of 1556 as documents highlight his presence on the site that year alongside Pierre Hurlu, master mason of Montrichard who was already working in the field. Delorme made him sound the bed of the Cher and had the piers of the future bridge seated, between which navigation continued.
A first contract was signed on April 2, 1556, followed eight days later by another for the construction of the cofferdams necessary for the foundation of the piers.
A document produced on 27 July 1557 describes the project of Philibert Delorme. After having added a pile on the south side to the four already built on that date (4.85 meters long and built of hard stone from Chisseau and Houdes), five arches (carefully dressed in soft stone from Bourré, Saint-Aignan and Lie ) Were thrown on the piers.
The spikes and forewings of each pile were to be cut "into sloping boxes to give strength to the bridge", except for the middle pile where "two sprinklers in the form of cellars on the round tower for the ganier Place nine or twelve feet from each side. "According to JP Babelon, a half turret on each side. The shape chosen was thus in harmony with the half-moons of the balconies of the Castle of the Bohiers. To hold the boats, eight iron loops were attached to the piers.
If the primary aim of this bridge was, of course, to permit the crossing of the Cher, the genius of its creator, and probably of its instigator, was also intended to make it a new portion of the castle, the capacity of which it ought to increase; Thus offering him one of his most indispensable ornaments: a gallery. It was a place of passage, a ballroom, and a ballroom. The gallery was established in all the great mansions of importance during the century (see Ulysse's gallery at Fontainebleau for François Ie).
Philibert Delorme for the Chenonceau gallery, was simply planning to make the gallery over the Cher in the manner of a bridge. On this bridge, 60 meters long, was to be erected the gallery as wide as the bridge is 5, 85 meters or 18 feet. It had to rest on the rear facade of the castle, but slightly offset downstream so as to leave free the axis of vision of the corridor-gallery of the Bohiers, which ended, as we have said, by a balcony. The latter had to be extended laterally, protruding, on a "horn and surpante", in order to allow to reach the bridge.
Simple ground floor lined with high walls of 2.60 meters, erected on the apron of the arches, the gallery had to be illuminated on both sides by windows, 1.45 meters wide and 3 meters high, Above the tip of the foreheads. These high windows had to go beyond the cornice and protrude on the roof, a new fashion that Delorme had already practiced at Anet. The gallery, however, was not intended to offer a free passage to the south shore. As a result, it was to end over the last stack by a French window, 1.60 meters wide, overlooking a balcony "to go outside as a terrace to take the air". An additional pile was added as an option for a drawbridge. The pile of the balcony had to support laterally two small projecting "pavilions", intended to shelter amenities: private (toilets), wardrobe and spiral staircase to descend to the level of the water.
This project was never carried out at the end of 1558, for an unknown reason, the project of the pavilions is abandoned. The work of the bridge seems to be delayed and a gallery is still not realized at the beginning of the year 1559. and we enter the fateful year that will see Chenonceau pass from the hands of Diane de Poitiers to that of Catherine de Medici.
It was in fact because of the dramatic tournament on the Rue Saint-Antoine that the final point was put to the plans of Diane de Poitiers for Chenonceau. Since on July 10, 1559, the king died, leaving to Queen Catherine de Medici the reins of power. Now, the queen-mother, who greatly appreciated Chenonceau, decided on the present regency to enforce the rights of the crown on the chatelaine. Diane having decided to assert the personal acquisition that she had made of the castle during the multiple legal proceedings undertaken during the acquisition of the domain, Catherine decided to propose an exchange to the ex-favorite of the king. She would cede to her the Chateau de Chaumont, an old property of the family of Amboise, which she had bought in 1550, in exchange for Chenonceau's.
New owner of Chenonceau castle, Catherine de Medici decides to embellish the castle. Resuming the abortive project of Diane de Poitiers, she decided to multiply the pomp. From the simple gallery Diane wanted, she decides to make a gallery on two levels, topped with a high roof that could accommodate housing for visitors leaving to obstruct the visual axis worked by Thomas Bohier.
The works began in 1576 and ended in 1581. The gallery is probably the work of Jean Bullant who replaces Philibert Delorme in royal favor. The gallery is composed on the ground floor of a succession of turrets in half-moon that crush the point of the front-beaks of the platform. These turrets end with a balcony on the first floor, the facades of which are more ornate than on the ground floor. Nothing there but very common since the first floor is considered the noble floor. These facades are adorned with tall windows with large curved pediments, joined by horizontal tables with molded frames.
Inside the galleries are two superimposed spaces 60m long by 5.85m wide, illuminated by 18 windows.
Towards the left bank the gallery was to be completed by an oval drawing-room, but the châtelet of Diane was finally preserved, and the tear visible today at the end of the gallery on the Francueil side is the vestige of this construction demolished on an uncertain date .
Catherine also wanted to put on a more classic dress this castle still far too gothic for her taste. It was for this purpose that the central span, at the entrance of the castle, was adorned with two busts, and four new windows were pierced on the lateral spans; To accommodate the four carved figures now preserved in the garden (caryatids near the labyrinth)."