Fondée en 1861 par la Maskoutaine Aurélie Caouette (mère Catherine-Aurélie-du-Précieux-Sang), la congrégation des Adoratrices du Précieux-Sang prend rapidement de l'expansion, le nombre d'entrée augmente à un rythme constant. Dès les années 1870, la maison blanche, qui sert de monastère à la communauté, devient trop petite et le chœur trop étroit. À la même époque, l'abbé Édouard Lecours exprime son désir de doter la congrégation d'une nouvelle chapelle et, par la même occasion, d'un monastère. Sans ressource financière pour ces constructions, l'abbé Lecours a alors l'idée, en examinant les registres de la confrérie du Précieux-Sang tenus par les Adoratrices, de faire appel aux milliers de membres en demandant la modique somme de vingt-cinq sous par personne. Les membres répondent positivement et, dès 1871, la construction du monastère et de la chapelle débute. Les plans sont réalisés par l'architecte Victor Bourgeault.
La construction doit toutefois être suspendue durant quatre ans à cause du manque d’argent. Grâce à l'abbé Charles de la Croix, les travaux reprennent en 1876 et, le 16 janvier 1877, la bénédiction de la chapelle a lieu. La consécration de la chapelle est célébrée en 1888. Encore aujourd'hui, la décoration intérieure de la chapelle est l'un des éléments saisissant du lieu.
La décoration de la chapelle débute en 1886 et s'achève en 1888. C'est au peintre Joseph-Thomas Rousseau, originaire de Saint-Hyacinthe, qu'est confié la tâche de peindre les différents tableaux et fresques qui orneront la chapelle. Joseph-Thomas Rousseau est aidé dans la réalisation de son œuvre par deux talentueuses religieuses Adoratrices du Précieux-Sang, sœur Véronique-de-la-Passion (sœur Virginie Dion) et sœur Marie-Réparatrice (sœur Marie Polette).
Entre 1993 et 1996, la communauté demande à l'artiste peintre roumain Constantin Floréa de restaurer la chapelle. Quelques religieuses de la communauté s'impliquent dans les différentes étapes de la restauration de la chapelle du Précieux-Sang.
Description
La chapelle du monastère du Précieux-Sang est un lieu invitant à la prière et au recueillement. De style baroque, «cette modeste construction de briques rouges perpétue une forme d'art dynamique, lyrique et pathétique. […] Ce style contribua à renouveler les thèmes de l'iconographie religieuse en exaltant le mysticisme dans les scènes de martyre, d'extase et de miracle.» (Favreau, Bernard, Sur les traces de Moïse, Valiquette Éditeur, 2000, page 19-20) Puisque le monastère et la chapelle sont dédiés au Précieux-Sang de Jésus, il était tout à fait à propos d'illustrer, dans les peintures ornant la voûte de la chapelle, les principaux moments de la passion de Jésus (moments où Jésus a versé de son sang). On y trouve, entre autres, les scènes montrant Jésus arrivant à Jérusalem, l'institution de l'eucharistie, l'agonie de Jésus, sa flagellation et sa mise en croix. Les tableaux de la voûte, illustrant la catéchèse du mystère rédempteur (la mort et la résurrection de Jésus), présentent la spiritualité des Adoratrices du Précieux-Sang et leur dévotion au Précieux Sang.
On retrouve aussi dans la décoration de la chapelle d'autres œuvres représentatives de la spiritualité de la communauté, dont les tableaux de Saint-Thérèse d'Avila et de Sainte-Catherine-de-Sienne, toutes deux patronnes de la congrégation. En découvrant les peintures ornant la chapelle, un œil averti remarquera que les Adoratrices du Précieux-Sang ont volontairement choisi d'illustrer plusieurs scènes bibliques qui montrent Jésus auprès de femmes.
En tant que religieuses contemplatives, les Adoratrices du Précieux-Sang fréquentent le chœur de la chapelle à de nombreuses reprises quotidiennement, lors des offices communautaires. À l'exception de la messe, le chœur est toujours séparé de la nef par une grille. Les laïcs qui assistent aux offices se trouvent séparés des religieuses. Ouverte au public de 6h30 à 19h20 tous les jours, la chapelle est très fréquentée. Il n'est pas rare d'y voir des personnes se recueillir et prier, à toute heure du jour.
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