« La maison Marie-Rose-Durocher est une résidence d'inspiration française qui comporte certains traits d'esprit néoclassique. Construite en 1812, l'habitation en pierre de plan rectangulaire, à un étage et demi, est coiffée d'un toit à deux versants légèrement retroussés. La maison est située aujourd'hui sur le terrain du couvent des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, dans l'arrondissement du Vieux-Longueuil de la ville de Longueuil.
La maison Marie-Rose-Durocher est construite en 1812 pour Dominique Rollin afin de servir d'auberge. La fabrique de Saint-Antoine de Longueuil loue cette résidence en 1832 et l'achète en 1834 pour en faire une école. L'institutrice Henriette Céré (1804-1885) y enseigne à partir de 1840.
En 1841, en raison d'une pénurie de maîtres, le curé de Longueuil, Louis-Moïse Brassard (1800-1877), fait appel aux Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie de Marseille pour fonder une communauté enseignante au Canada. Gouvernante du presbytère de Saint-Mathieu-de-Beloeil où son frère est curé, Eulalie Durocher (1811-1849) s'inscrit comme novice avec son amie Mélodie Dufresne (1809-1881), mais les religieuses de France se désistent.
En 1843, Eulalie Durocher et Mélodie Dufresne viennent habiter avec l'institutrice Henriette Céré. Guidées spirituellement par les Oblats de Marie Immaculée et avec l'appui de Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal, elles deviennent les trois premières postulantes d'une nouvelle communauté catholique vouée à l'éducation chrétienne des jeunes filles, les Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie du Canada. La fondatrice, Eulalie Durocher, qui prend le voile sous le nom de mère Marie-Rose, devient la première supérieure de la communauté. Décédée en 1849, mère Marie-Rose est proclamée bienheureuse en 1982.
Dès 1844, les soeurs emménagent dans une nouvelle résidence. La maison sert subséquemment d'école pour garçons, de salle communautaire, de logement pour le bedeau, de cour municipale du comté de Chambly, de bureau d'enregistrement et de local pour le Musée de l'électricité. Elle demeure la propriété de la fabrique de Saint-Antoine de Longueuil jusqu'en 1959. Menacée de destruction en raison de l'élargissement du chemin de Chambly, elle est déménagée pierre par pierre à l'est du couvent des religieuses, puis reconstruite intégralement par Victor Depocas (1901-1985), architecte attitré à la Commission des monuments et sites historiques de la province de Québec.
La maison Marie-Rose-Durocher est classée en 1960. Elle bénéficie d'une aire de protection depuis 1975. La résidence est comprise dans le site du Vieux-Longueuil depuis 1993. »
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