«La chapelle Notre-Dame-de-Grâce est un petit édifice religieux privé de tradition catholique érigé en 1867 et 1868. D'inspiration néogothique, cette chapelle en brique de plan rectangulaire est coiffée d'un toit aigu à deux versants droits. Sa façade, flanquée de contreforts et encadrée de pinacles, est dotée d'un imposant porche ajouté en 1897. Une sacristie est adossée contre le mur ouest. La chapelle Notre-Dame-de-Grâce est implantée en bordure de la route, dans un environnement agricole, face au fleuve Saint-Laurent. Elle est située dans l'arrondissement municipal des Chutes-de-la-Chaudière-Ouest de la ville de Lévis.
Informations historiques
La chapelle est bâtie en 1867 et 1868 à l'initiative de Benjamin Pâquet (1832-1900), prêtre, théologien, professeur et administrateur de l'Université Laval. Elle se situe sur une partie de l'ancien domaine de la famille Pâquet, qui s'est établie à cet endroit en 1764 et y est demeurée pendant plus de 150 ans.
En 1863, les abbés Benjamin (1832-1900) et Louis-Honoré Pâquet (1838-1915), issus de cette famille, sont désignés comme futurs professeurs de la faculté de théologie de l'Université Laval et partent parfaire leur formation à Rome. Au cours de ce séjour, Benjamin Pâquet fait la promesse d'élever un monument à la gloire de la Vierge pour la guérison de son frère Louis-Honoré, de santé très fragile. En 1866, Benjamin Pâquet obtient son doctorat en théologie et rentre à Québec. Il fait ériger la chapelle Notre-Dame-de-Grâce d'après les plans de l'abbé Octave Audet et d'un dénommé Lapointe. Sa construction sur la terre familiale, alors propriété de son frère Étienne-Théodore Pâquet (1822-1888), est commencée en 1867. Agriculteur et maire de la municipalité de paroisse, ce dernier fournit entre autres le bois. La chapelle d'inspiration néogothique, achevée et bénite en 1868, atteint une hauteur de 33 pieds (10 mètres), évoquant ainsi l'âge du Christ. La première messe est célébrée par Étienne Baillargeon (1807-1870), curé de la paroisse de Saint-Nicolas et ami de la famille.
Le décor intérieur est réalisé en plusieurs étapes. En 1876, l'abbé Audet exécute le tabernacle du maître-autel. Une statue de la Vierge provenant de Lyon, en France, y est installée. Offerte par le curé de la paroisse de Saint-Romuald, l'abbé Pierre-Télesphore Sax (1822-1881), elle se trouvait auparavant dans cette église. Plusieurs statues sont acquises lors des voyages de Mgr Benjamin Pâquet, notamment à Munich en 1871 et à Rome en 1876. Au cours de ce dernier séjour, il commande des tableaux au peintre italien Vincenzo Pasqualoni (1819 ou 1820-vers 1880), dont « Saint Michel terrassant Lucifer » et « Mater admirabilis ».
En 1886, des réparations sont effectuées. En 1890, Mgr Pâquet fait construire l'Ermitage Notre-Dame-de-Grâce, une résidence de villégiature, derrière le temple. Le lieu est voué au repos, à l'éducation religieuse, à la méditation ainsi qu'à la prière. En 1896, une sacristie est adossée contre le mur ouest de la chapelle et un imposant porche s'ajoute l'année suivante.
La chapelle est utilisée à des fins religieuses jusqu'au milieu du XXe siècle. Située à proximité de l'église paroissiale, elle sert notamment au moment de pèlerinages, des dévotions paroissiales du mois de mai et d'événements spéciaux.
Le porche est enlevé en 1956 en raison de l'élargissement de la route nationale et entreposé. En 1998, la chapelle est reculée d'une quinzaine de mètres par rapport à la route. Elle est restaurée et son porche est rétabli de 1998 à 2000.
La chapelle est comprise dans le site du patrimoine de Saint-Nicolas depuis 1987.
Référence: (
visit link)